Une Fusion d'Art et d'Émotion à Travers Chaque Toile
Pourrais-tu te présenter ? Nous parler de ton parcours, de tes études…
Je m’appelle Miki Kaneko, j’ai 43 ans et je suis artiste-peintre. D’origine japonaise, j’ai commencé la peinture à l’huile à 17 ans, à Tokyo, dans une école préparatoire aux Beaux-Arts. Mais les concours des Beaux-Arts au Japon sont très durs et je n’avais pas envie de peindre toujours les mêmes thèmes plusieurs années d’affilée uniquement pour les préparer. J’ai donc décidé de partir à l’étranger pour expérimenter d’autres systèmes d’enseignement de l’art.
J’ai ainsi quitté le Japon en 1996, à l’âge de 19 ans, dans le but d’intégrer une école d’art française. Après une tentative aux Beaux-Arts de Montpellier, où mon style plutôt classique et figuratif ne correspondait pas à l’orientation artistique contemporaine de l’école, je me suis finalement orientée vers des études de graphisme et j’ai intégré l’école Estienne (École supérieure des arts et des industries graphiques) à Paris, où je me suis formée à l’illustration Didactique.
Pendant ces années d’études, j’ai perdu mes deux parents qui étaient toujours au Japon et j’ai eu un enfant. Des bouleversements qui m’ont fait partir dans d’autres directions professionnelles et je n’ai plus touché de pinceaux pendant 12 ans. Après ces 12 ans de rupture, j’ai recommencé à peindre et c’est devenu mon métier.
Comment as-tu développé cette fibre artistique ?
J’ai commencé par le dessin très tôt, dès l’école maternelle en réalité. J’étais très introvertie, peu adaptée à la collectivité. Je ne parlais jamais et cela inquiétait les institutrices. Je faisais des crises de colère, je fuguais souvent de l’école et je ne comprenais pas les règles.
Il n’y avait qu’une seule chose qui marchait avec moi, c’était de dessiner, de faire de la peinture, de créer des choses. Si on me donnait un crayon et du papier, j’étais tranquille. Je dessinais les portraits des enfants et maîtresses, je ne faisais que ça toute la journée. J’avais une maîtresse qui me donnait des conseils comme “regarde bien ce que tu dessines. Observe-les mieux avant de dessiner.”, “Le nez n’est pas pointu lorsque tu es en face. Tu vois les ailes du nez, les narines…” “ les yeux ne sont pas ronds. Ils sont plutôt en amande…” Je suivais ses conseils, je dessinais très bien dès l’âge de 3 ans !
Sinon, je vivais beaucoup de mon imagination. J’avais peu d’amis étant enfant et j’ai passé beaucoup de temps dans la nature. J’habitais à la limite de la banlieue de Tokyo et il y avait encore de la nature. Je vivais dans les arbres, je peignais les insectes, les fleurs, les animaux, la terre, le ruisseau, les nuages. J’aimais découvrir la nature et la dessiner. C’était ma façon de communiquer avec le monde autour de moi quand j’étais petite. Je n’avais pas envie de parler. Ni d’écouter. C’était en quelque sorte mon monologue par le dessin.
Saurais-tu mettre des mots sur ce qui t’intéresse dans la peinture et plus globalement dans l’art en général ?
Quelles sont tes inspirations ?
J’ai été touchée par différents artistes de street art. Je trouve qu’ils nous ont ramené la peinture figurative dans le domaine de l’art. Il y avait à mes yeux une tendance dans l’art contemporain qui voulait que, si tu faisais de la peinture et en prime de la peinture figurative, ce n’était plus vraiment de l’art, c’était d’une autre époque.
J’étais abonnée au magazine Art Press pendant des années et je me disais que la peinture était morte avec Picasso et Monet. Puis il y a eu cet essor fulgurant du street art grâce à l’expression des peintres de la rue, qui a permis de toucher un plus grand nombre de personnes et d’artistes. Ils ont redonné une sorte de légitimité à la peinture et ont permis de renouer avec l’art figuratif.
Sinon, j’ai été inspirée par Rembrandt, Leonard de Vinci, Antoni Tàpies, Ernest Pignon Ernest… En ce qui concerne les thèmes de mes peintures, mes inspirations sont inévitablement les gens et les animaux. Il se passe tellement de choses dans les regards.